DE LA PREHISTOIRE AU MOYEN ÂGE
La région du Fumélois, en particulier la vallée de la Lémance et de Briolance, a su attirer les Hommes depuis les temps les plus reculés. En témoigne la découverte à Libos (commune limitrophe) d'un squelette humain fossile de l'époque Aurignacienne, soit d'environ 30 000 ans.En 1923, l'archéologue Laurent Coulonges découvre le site du Martinet à Sauveterre-la-Lémance, commune de Fumel-Communauté. Il met à jour l'existence d'une culture préhistorique particulière entre le paléolithique et le néolithique. Il lui donnera le nom de « Sauveterrien » (de 8000 à 5000 avt JC).
Cette profusion de vie ne doit rien au hasard. Autour de Fumel, trois vallées facilitent au cours des âges la migration des peuples. Mais si elle a amené la vie, cette convergence sera aussi à l'origine de tensions.
Lorsque l'Homme se sédentarise et plus tard commence à bâtir, Fumel apparaît naturellement comme un lieu stratégique. Les tours de guet et les donjons sont construits en grand nombre dans toute la région, la pierre de taille s'y trouvant en grandes quantités.
DU MOYEN ÂGE A LA RENAISSANCE
Les premières traces écrites de l'histoire de Fumel remontent au XIème siècle. Elles y relatent l'existence de hauts et puissants barons et du château de Fumel, qui dès l'origine commande le passage du Lot. Le bourg castral est rattaché à la paroisse Saint-Hippolyte-de-Condat. Il est éloigné d'environ 1,5km de l'église et de son cimetière, selon un schéma classique de cette époque en Agenais.La baronnie de Fumello a pour devise « Une seule Foi, une seule Loi, un seul Amour ». Son importance est formulée par O'Gilvy dans son Nobiliaire de Guyenne et Gascogne : « par son ancienneté, par ses alliances, par les emplois distingués que, de tout temps, ses membres ont occupé, est non seulement une des premières de Guienne, mais même l'une des plus illustres de France ».
La guerre de cent ans vient troubler cette prospérité. Le conflit entre le royaume de France et celui d'Angleterre prend en partie ses sources du mariage d'Eléonore d'Aquitaine avec Henri Plantagenet en 1152 qui devient roi d'Angleterre en 1154. L'Aquitaine, et donc l'Agenais, est dès lors disputée par les deux royaumes, du fait de la richesse de la région.
Fumel est alors une ville prospère dont l'économie, les droits et la morale sont régis par une charte de franchises et de coutumes dès 1265. Elle fixe les rapports entre Seigneur et population.
Entre 1414 et 1442, Fumel passe alternativement des Anglais aux Français. Chaque fois, le château et les Fumélois en subissent les conséquences. Le château de Fumel ne se relève de ses ruines que vers 1468.
DE LA RENAISSANCE A LA REVOLUTION FRANCAISE.
Au 16e siècle, la France est déchirée par une guerre qui oppose catholiques et protestants. Fumel n'est pas épargnée. François Ier de Fumel, ardent catholique, en paiera le prix fort. Alors qu'il revient de la chasse à Bonaguil le 23 novembre 1561, il rencontre des protestants sortant du prêche à Condat. Il lance son cheval au milieu d'eux, en frappe et en maltraite plusieurs. Les protestants résistent et le poursuivent jusqu'au château qu'ils assiègent.François de Fumel est blessé d'un coup d'arquebuse, tiré du grenier d'une maison voisine. La panique que cela suscite entraine la chute des défenses du château. Les assaillants s'emparent du Seigneur et le torturent avant de lui trancher la tête en présence de son plus jeune fils et de sa femme. Celle-ci sera tenue prisonnière au château pendant deux mois.
La reine Catherine de Médicis, vivement affligée par l'assassinat de François de Fumel, envoie Blaise de Montluc, dit « le Boucher Royaliste » ou « Montluc le Rouge », sur les lieux. Il y exerce de terribles représailles et retire à la population ses privilèges en abrogeant la charte de franchises et de coutumes. Dorénavant, le Seigneur aura les pleins pouvoirs.
La ville est réduite aux limites de sa vieille enceinte. Ses maisons sont abattues jusqu'au premier étage et ne peuvent plus s'élever sauf accord du Seigneur. Ces mesures portent un grand coup à la cité et la régiront jusqu'en 1789.
DE LA REVOLUTION FRANCAISE A 1847
La proclamation de la République entraîne la démolition des tours du château de Fumel. En 1793, ses archives et tous les symboles de la féodalité sont brûlés sur la place publique : écussons, couronnes, portraits de famille, de Louis XIV ... La ville est à nouveau libre de se développer après plus de deux cent ans de mesures draconiennes.Fumel prend une importance administrative dès 1790 en devenant le chef lieu du canton. Entre 1806 et 1834, sa population double pour atteindre les 2348 habitants. Le commerce se développe grâce à ses trois ports : le port du Passage au Sud Ouest, celui de Libos à l'ouest et le port de Condat à l'est.
Le papier fabriqué dans les papeteries de la Lède, de la Lémance et de la Thèze est expédié par voie fluviale vers Bordeaux. C'est également le cas de la production des forges établies dans la vallée et de la pierre provenant des carrières de Condat.
Un pont suspendu remplace le bac à partir de 1845 pour relier Fumel à Montayral.
DE L'USINE A NOS JOURS.
L'usine s'installe à Fumel en 1847, pour différentes raisons. D'abord, la tradition métallurgique et artisanale de la vallée de la Lémance assure une forte présence de main d'œuvre. Ensuite, on trouve beaucoup de minerai de fer dans un périmètre de 20km autour de Fumel, ainsi que de la castine. Le Lot y est également pour beaucoup : il permettra à l'usine non seulement d'importer les matières premières et d'exporter les produits finis, mais aussi de refroidir les machines et, plus tard, de produire sa propre électricité.L'usine est tout d'abord destinée à fabriquer les coussinets de voie ferrée (pièce qui fixe le rail au sol) avec de la fonte de première fusion.
Elle devient peu à peu l' « usine des tuyaux », surnom dû à la fabrication de conduits d'eau potable. Pourtant, au début du 20ème siècle, sa production est très diversifiée : plaques d'égout, bornes fontaines (dont certaines pour Paris), candélabres, escaliers en fonte, poids à peser, altères ...
Pendant la première guerre mondiale, faute de main d'œuvre, les « munitionnettes » apparaissent au côté des hommes pour la fabrication de milliers d'obus qui iront alimenter le front. 2500 obus quittent chaque jour l'usine de Fumel.
Pendant plus d'un siècle, la vie de Fumel s'organise autour de cette usine. Ses effectifs approchent vers 1970 les 3000 travailleurs. Ce besoin accru de main d'œuvre a attiré de nombreux étrangers. En 1948, sur les 5500 habitants de Fumel, 600 sont espagnols, 200 polonais, 180 portugais et 150 italiens.
L'usine crée son propre Centre d'Apprentissage d'un excellent niveau de qualification. La Société Minière et Métallurgique du Périgord (SMMP) offre à la ville son premier équipement de loisir, un kiosque de musique implanté derrière l'église. Il est inauguré en 1902 à l'occasion de la fête donnée en l'honneur de l'arrivée de l'éclairage électrique.
En 1942, la direction de l'usine, qui dépend désormais de Pont-à-Mousson, équipe l'agglomération fuméloise du premier complexe sportif du département : le stade Henri Cavallier. Il sera vendu à la municipalité en 1990.
En 1988, l'usine devient la Société Aquitaine de Fonderie Automobile (SADEFA) avant de devenir Métaltemple Aquitaine en 2009.
En 2015, elle devient Metal Aquitaine suite au rachat par M. POZAS, et emploie une quarantaine d’ouvriers.
A savoir : les colonnes de 850 mm de diamètres du centre Beaubourg à Paris ont été fabriquées à l'usine de Fumel. 3000 tonnes reposent sur elles.